La sophrologie et le mythe de la caverne de Platon

Ce mythe, narré par Platon au Chapitre VII de son ouvrage La République, prend la forme d'un dialogue entre Socrate et son disciple Glaucon pour illustrer "la conduite de l'homme par rapport à la science et à l'ignorance".

Dans son récit, Platon imagine un groupe d'hommes, vivant depuis l'enfance à l'intérieur d'une caverne, enchaînés par les jambes et le cou, de sorte "qu’ils ne peuvent ni changer de place ni tourner la tête". Ils ne peuvent voir que les ombres projetées sur le mur devant eux par un effet de lumière mais pas les objets et les formes qui projettent ces ombres. Pour ces hommes, ces ombres constituent toute la réalité, car ils n'ont jamais connu autre chose.

Un jour, l'un d'entre eux est libéré de ses chaînes et découvre le monde extérieur. En voyant le véritable soleil, la nature et les objets réels, il réalise que ce qu'il percevait dans la caverne n'était qu'une illusion. Cette prise de conscience bouleversante l'incite à revenir dans la caverne pour libérer les autres prisonniers, mais ceux-ci, habitués à leur condition, refusent de croire à ce qu'il leur rapporte de la réalité à l'extérieur de la caverne.

Alfonso Caycedo, créateur de la Sophrologie, compare ce mythe au cheminement du sophronisé -personne qui pratique la sophrologie- dans son parcours. 

Au départ, enchaîné dans la caverne, l'être humain se trouve dans un état de conscience ordinaire, souvent emprisonné par des perceptions limitées et des croyances rigides. Selon Caycédo, la plupart des individus vivent comme les hommes dans la caverne.

Limités par les apparences, les conditionnements sociaux et les pensées négatives, ils n'ont qu'une version réduite et déformée de la réalité. Ces "chaînes" mentales et émotionnelles restreignent leur capacité à expérimenter pleinement la vie et à accéder à un état de conscience plus large et plus éclairé qu'Alfonso Caycedo nomme l'état de conscience sophronique (la sortie de la caverne où l'être humain est confronté à la lumière).

La sophrologie vise à aider à se libérer de ces limitations internes. Au fil de la pratique, le sophronisé vit et expérimente des exercices et des techniques qui le conduisent à lâcher prise sur ce qu'il pense savoir et sur ses croyances. En se reconnectant à ses ressentis, dans l'instant présent, il parvient progressivement à prendre conscience des filtres au travers desquels il se voit et au travers desquels il envisage le monde, pour s’en détacher, s'il le souhaite.

La pratique régulière amène ainsi à une prise de conscience progressive de notre réalité intérieure, la réalité objective, nous permettant ainsi de "sortir de la caverne", de sortir de nos illusions personnelles.

Ainsi, la sophrologie ne se contente pas de favoriser un état de relaxation ou de bien-être passager, mais propose un cheminement vers la connaissance de soi et la réalisation d'un potentiel plus grand.

Tout comme l'homme libéré dans le mythe de Platon, en pratiquant la sophrologie, nous apprenons à élargir notre vision du monde, à dépasser nos illusions et à atteindre une forme de liberté intérieure, menant à une existence plus pleine.

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